La crise est finie ?
Chaque semaine, on nous annonce que la crise financière va bientôt se terminer. On peut en douter. On peut douter aussi des solutions avancées par le capital pour y mettre fin. Se serait une crise « des liquidités », détruites bêtement par la cupidité du capital, c'est-à-dire un simple problème de trésorerie. Injectons de l'argent frais (et vrai, le nôtre !), et tout rentre dans l'ordre. Comparons avec les finances d'une association. Les recettes tardent à arriver (les subventions sont en retard, comme toujours), mais il faut payer les salaires du mois, l'URSAFF, et quelques factures urgentes.
L'argent existe, mais il n'est pas encore sur le compte en banque. Le Président de l'association va voir sa banque, lui explique la situation et fait un emprunt. Quelques mois plus tard, les subventions sont arrivées, l'emprunt est remboursé, et la crise de liquidités a été surmontée.
Mais si l'argent n'arrive pas ? Si, en fait, les subventions attendues n'existaient que dans les rêves du Président ? Il ne peut pas rembourser, et la banque perd son argent, ne peut toujours pas payer les salaires, et l'association est en liquidation judiciaire : c'est la faillite. D'ailleurs, faillite plus dure que si elle était intervenue avant l'emprunt et non après.
La question qui se pose est donc : la crise est-elle une crise de « liquidités » ou une crise de solvabilité ? On peut pencher pour la deuxième solution dans le cas étatsunien, puisque le capital s'est consacré essentiellement aux activités financières, et a renoncé à la production de biens industriels (sauf les automobiles mais qui ne se vendent plus !).
L'assise de l'économie étatsunienne étant partie en fumée, avec quoi vont-ils rembourser leurs dettes abyssales ? Avec des billets verts spécialement imprimés pour ça, au risque d'une inflation galopante Tant que cette monnaie de singe trouve encore preneur, l'échéance est repoussée. Les Chinois eux-mêmes, grands amateurs de dollars, commencent à trouver que ça va bien comme ça. Et comme l'association de tout à l'heure, c'est la faillite.
La situation étasunienne est terrifiante : le pays est endetté, chacun des cinquante états fédérés est endetté, les communes, les entreprises, les familles le sont aussi. Plus personne pour payer la dette. Ça veut dire chômage (de 500 000 à 1 million d'emplois perdus chaque mois), précarité pour ceux qui conservent un emploi, baisse du niveau de vie des classes intermédiaires, et quelques milliardaires en moins (c'est la seule bonne nouvelle !). Et dans un pays sans la moindre protection sociale : ça va descendre dans la rue !
source:«cellule pierre simonot du pcf»