Affameurs !
La Conférence internationale de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui vient de se réunir à Rome, s'est séparée sans qu'aucune décision importante ne soit prise pour faire face à la faim dans le monde et aux révoltes dans les pays pauvres. C'est pour le moins un constat d'échec.
Et pour cause ! Pour faire face à cette situation il lui aurait fallu engager l'action contre les responsables de cette catastrophe humanitaire : la loi du marché et le système capitaliste. Illustrons notre propos par cet exemple : en avril dernier, lorsque dans des dizaines de pays, éclatent les émeutes de la faim, avec des centaines de morts, dans le même temps, Cargil, le géant mondial des céréales annonce une hausse de ses profits de 86 % soit 1,03 milliards de dollars pour le trimestre écoulé. Les économistes de la Banque mondiale estiment que 37% de la flambée des prix agricoles étaient dus à la spéculation.
Comment en est-on arrivé là ? Depuis des décennies, sous la pression du FMI, véritable arme d'expansion du libéralisme, (dont le directeur général est Strauss-Khan), de la Banque mondiale, de l'OMC, (dirigée par un autre socialiste, Pascal Lamy), les pays en voie de développement ont orienté leur production agricole vers l'exportation (coton, café...) au détriment de leur agriculture vivrière, base de leur autosuffisance. Dans le même temps, grâce aux énormes subventions des pays riches à leurs propres agriculteurs, il revenait moins cher aux pays pauvres d'importer leurs aliments.Ce qui n'a fait qu'accroître leur dépendance vis-à-vis de leur importation alimentaire. Déséquilibrant ainsi leur économie, tout en augmentant leur dette. A cela s'ajoute le fait qu'à la fin de l'an passé, la crise des marchés financiers a provoqué la ruée des spéculateurs sur les marchés agricoles, plombant d'autant plus les pays pauvres .
On pourrait aussi parler de la course effrénée aux agrocarburants présentés comme la panacée universelle face au pétrole. Outre qu'elle sacrifie d'énormes quantité de céréales, elle réduit d'autant les surfaces pour les cultures vivrières. Alors que près d'un milliard d'hommes, de femmes, d'enfants souffrent de la faim dans le monde !
Ce n'est plus à la Bourse et aux affameurs, de fixer les prix des échanges alimentaires, mais à des accords entre pays producteurs et consommateurs. Les princes qui nous gouvernent sèment le vent. Qu'ils ne s'étonnent pas de récolter la tempête !
source : « combat communiste »