En 2008, Gaz de France va racheter ses actions avec la hausse de ses tarifs
PROFITANT DE LA TREVE DES CONFISEURS LE GOUVERNEMENT ET LE PRESIDENT DE GAZ DE FRANCE MULTIPLIENT LES MAUVAIS COUPS AFIN DE FAIRE ABOUTIR ENFIN UN PROJET DE FUSION SUEZ/GAZ DE FRANCE MAL ENGAGE ET TOUJOURS VIDE DE SENS.
Le président de Gaz de France procède à un mauvais coup au moment où le gouvernement sort le décret permettant sa privatisation.
Désavoué une fois de plus par la justice (saisi par GDF, le tribunal de Paris dira le 22 janvier 2008 si les syndicats sont tenus de donner leur avis sur le projet de fusion sans étude plus fouillée: ce simple report, a priori anodin, repousse de fait l'éventuelle fusion à juin 2008), Jean-François Cirelli annonce un programme de rachat d'actions Gaz de France pour environ 1 milliard d'euros.
Le projet initial de fusion prévoyait l'échange d'une action Gaz de France contre une action Suez, mais, d'une différence initiale de 4 euros, l'écart de cours entre les deux actions, au lieu de se réduire, est passé à plus de 6 euros atteignant certains jours 8 euros ! Le gouvernement a alors obligé Suez à filialiser son pôle environnement. Mais comme cela ne sera pas suffisant, le président de Gaz de France a décidé d'en faire grimper leur cours en rachetant ses propres actions.
Il est loin d'être sûr que cela suffise car il faudra bien enfin, un jour où l'autre, valoriser les deux entreprises en tenant compte des cessions et contreparties imposées par Bruxelles pour que cette fusion se réalise et non sur la base de ce qu'elles valent actuellement. Et si le processus durait encore un peu plus, il faudrait alors tenir compte des effets potentiels de la future directive européenne sur la séparation du transport des énergies: la valeur de l'une comme de l'autre serait menacée d'effondrement. On comprend la fébrilité d'acteurs plus soucieux de l'impact financier de ce projet de fusion que de lui donner un sens industriel.
S'agissant du décret privatisant Gaz de France, il est prévu de donner à l'Etat une action spécifique dite «golden share» avant fusion pour s'opposer à la cession ou au transfert de certaines installations. Nous rappellerons simplement que lors de la première assemblée générale de Gaz de France le 7 octobre 2005, ACA avait demandé la mise en place d'une telle mesure; Jean-François Cirelli avait alors conseillé à notre organisation de poser la question directement aux pouvoirs publics, ajoutant qu'à son avis ce ne serait pas bien vu de Bruxelles et de toute façon sans effet...
Avec ses voeux, le gouvernement Sarkozy fait un formidable cadeau de fin d'année aux français. Voici qu'est autorisée une hausse de 3,5% des tarifs du gaz, ce qui permettra le rachat des actions Gaz de France par lui-même sans dommage pour son résultat 2008: c'est encore l'usager qui va payer cette scandaleuse addition alors que les tarifs de GDF pourraient baisser de 10% si cette entreprise était gérée comme un vrai service public.
Faire cela est un comble, au moment où le pouvoir d'achat est le souci principal des français, et officiellement celui du Président de la République! On imagine ce que seront les hausses de prix du gaz avec la disparition des tarifs régulés pour Suez-GDF si malheureusement le projet de fusion aboutissait.
source : Agents Citoyens Actionnaires de EDF et GDF