Halte à la vie chère –Augmentez les salaires
Etat de grâce, fascination des médias devant l’hyperactivité et la communication du nouveau Président de la République, le système institutionnel de la 5e République a basculé vers un régime de pouvoir ultra personnel. Un génial guide suprême dirige la France, mais il est incapable de freiner la déferlante des hausses de prix. Pour le monde du travail de la création, et de la jeunesse, les mauvaises nouvelles se succèdent. Le pouvoir d’achat des plus modestes est durement frappé. Le prix de la baguette de pain passe à 1 euro, le lait, le beurre, la viande, le poulet augmenteront fortement. Il y a déjà eu hausse de l’électricité, des loyers, des transports, du tabac, des carburants. Les articles pour la rentrée scolaire sont aussi en forte augmentation. Par ailleurs le gouvernement Sarkozy Fillon prévoit toujours une augmentation de la TVA. Selon plusieurs ministres "la TVA sociale n’est pas enterrée". Une nouvelle franchise sur les soins médicaux est en préparation. S’agissant de l’emploi dans la fonction publique la suppression de 22700 postes est inscrite dans le budget, dont 11000 dans l’éducation nationale.
Cent jours d’hyper présidence Sarkozy permettent de porter un jugement concret sur sa politique et ses méthodes. Avec lui on peut affirmer que les riches seront toujours plus riches et plus arrogants. Ami des patrons il le démontre en participant à l’université d’été du MEDEF. Avec lui les pauvres seront toujours plus pauvres et écrasés. Son slogan "travailler plus pour gagner plus" tombe à l’eau. En politique étrangère Sarkozy aligne la France sur les Américains. Mettant fin à une prétendue " arrogance Française vis-à-vis des Etats-Unis" il devient l’allié de Bush qui avait perdu ses amis Blair, Berlusconi, Aznar. Sarkozy envisage froidement le bombardement de l’Iran, ce qui signifierait l’embrasement de tout le Proche Orient.
La période ou tout semble favorable, tout serait possible ne peut durer éternellement. Le pouvoir le sait, Sarkozy et ses hommes gardent en mémoire les grèves de décembre 1995, les grands mouvements de 2003, 2004, pour défendre le système de retraites et l’assurance maladie. Pouvoir et patronat tremblent encore en évoquant le NON au référendum, et les formidables manifestations de rue de 2006, ou la jeunesse et le monde du travail mirent à bas le CPE. Pour faire passer les pilules amers le gouvernement rejoue la partition du » diagnostic partagé ». Le 3 septembre il donnera le coup d’envoi de trois » conférences sociales avec les partenaires sociaux » Celle sur : salaires et pouvoir d’achat sera pilotée par le ministre de l’économie et des finances Christine Lagarde. A la tribune de l’Assemblée Nationale cette grande bourgeoise vient de déclarer "assez pensé maintenant retroussons nos manches…La lutte des classes c’est une idée essentielle pour les manuels d’histoire mais elle n’est plus d’aucune utilité pour comprendre notre société". Ces propos accompagnaient le vote du bouclier fiscal, ce cadeau de 14 milliards attribué aux nantis. L’inquiétude est réelle du coté du gouvernement et du patronat. Pour déminer le terrain de la rentrée Sarkozy invite le secrétaire général de la CFDT à déjeuner dans un grand restaurant parisien. Ce dernier aurait prédit au chef de l’état "une rentrée très chargée ".
La loi votée en plein mois de juillet par la nouvelle Assemblée Nationale qui instaure le service minimum dans les transports est une grave mesure d’intimidation. A travers les cheminots et les travailleurs des transports c’est l’ensemble du monde du travail et de la création qui est visé. Les " diagnostics partagés " acceptés par les dirigeants des centrales syndicales, ce qui illustre leur degré d’intégration au système, ne suffit pas pour obtenir la paix sociale. Le rêve du patronat, des actionnaires et des gros possédants est de mâter le monde du travail. Pour eux le droit de grève est insupportable, ils pensent qu’aujourd’hui les conditions existent pour lui porter un coup mortel. La classe ouvrière doit être prévenue, les mesures votées par le Parlement visent à la paralyser dans ses luttes pour les salaires, l’emploi, la dignité et les conditions de travail, la défense de la sécurité sociale, les libertés à l’entreprise, la démocratie sociale. Elle ne saurait accepter de se taire parce que la politique de Sarkozy a été approuvée par une majorité du corps électoral. La démocratie c’est le droit de contester, de dire que l’on n’est pas d’accord avec les mauvais coups. En légitime défense la classe ouvrière dispose du droit de grève, et du droit de manifester, ils sont inscrits dans la constitution, mais doivent être défendus bec et ongles.
La situation présente suppose de donner la primauté aux luttes populaires. La stratégie de l’union de la gauche "antilibérale" et des jeux politiciens d’états majors ont conduit à l’échec. Les responsables sont discrédités mais refusent de tirer la leçon de ce désastre. Le temps est venu de tourner la page. Le monde du travail et de la création ne doit compter que sur ses propres forces. Le piège de l’attentisme est à déjouer, ainsi que celui de la division. Faire revivre la notion de luttes collectives, lever le clivage entre fonctionnaires et travailleurs du privé, entre les générations sont des conditions indispensables pour aboutir à la réalisation d’un puissant mouvement populaire. L’échec de la politique de Sarkozy et du MEDEF, émanation du système capitaliste est possible. Le peuple doit redécouvrir qu’il est assez fort pour vaincre, faire prévaloir des choix conformes à ses intérêts, décider de son avenir. L’espoir est de ce coté.