Ensemble, résistons aux lois de régression sociale (extraits)
On pouvait se demander à quoi servait Fillon. Maintenant on le sait : à faire de la surenchère et de la provocation. Il verrait bien l'extension du "service minimum" à des services publics autres que celui des transports, notamment à l'éducation nationale.
Les projets de réforme de régression sociale se succèdent devant l'Assemblée nationale et le Sénat pour traduire en lois le programme Sarkozy de transferts massifs de richesses vers les possédants, de renforcement de la répression pénale, de criminalisation de la jeunesse des milieux populaires et des immigrés, avec ou sans papiers.
Le "bouclier fiscal" de la ministre Lagarde va se traduire par des exonérations substantielles pour les plus riches
20 000 foyers fiscaux vont bénéficier de 1,7 milliard d'exonérations de droits de succession. C'est ce que la ministre avocate d'affaires appelle "la justice fiscale". Car, pour ces chantres du néolibéralisme de combat, rien n'est plus important que de protéger les riches. Ce sont eux qui ont besoin du fameux "bouclier fiscal à 50 %" pour pouvoir mieux consommer, autrement dit, acheter des actions, spéculer, investir dans les "fonds vautours", pour devenir toujours plus riches, plus rapidement. Ils vont pouvoir y consacrer les quelque 13 milliards d'euros d'exonérations contenues dans le "paquet fiscal".
Entre 1998 et 2005, le revenu des 350 000 les plus riches a augmenté de 19 % ; parmi eux, les 3 500 super-riches ont vu leurs revenus grimper de 42 % ! Avec le gouvernement Sarkozy-Fillon-Lagarde, ils peuvent espérer dépasser rapidement ce niveau. Ils sont déjà pratiquement débarrassés de l'impôt sur la grande fortune (ISF).
Ce "manque à gagner" pour le budget de l'Etat sera comblé en partie par les réductions du nombre de fonctionnaires (non remplacement d'un départ sur deux à la retraite) et par les économies que le ministre Woerth veut imposer aux ministères. Cela se traduira immanquablement par des fermetures d'écoles, une aggravation des conditions de travail des personnels de santé et une dégradation des soins, des transports publics plus chers. Ce sont les usagers populaires et les travailleurs de ces services publics qui en feront les frais. Déjà, des mobilisations sont annoncées pour la rentrée pour s'opposer aux suppressions de postes d'enseignants.
Les mesures qui favorisent le recours aux heures supplémentaires sont une machine contre l'embauche et accroissent l'exploitation des ouvriers et des salariés.
Le "travailler plus, pour gagner plus" est une vaste duperie. Les seuls bénéficiaires en sont les patrons qui disposent ainsi d'un plus grand volant d'heures supplémentaires. Les victimes en sont les ouvriers qui doivent toujours "produire plus". Comme le dénoncent les syndicalistes, derrière les récents suicides d'ouvriers et de salariés chez Renault et PSA, il y a le stress lié aux cadences infernales et à la flexibilité maximale.
Les patrons sont comblés quand ils entendent Lagarde s'emporter contre "les 35 heures, le dernier avatar du droit à la paresse". Dans un récent discours sur la "valeur travail", elle s'est emportée : "la honte de notre société, où l'oisiveté est récompensée et le travail découragé"; "Peut-on accepter que celui qui se lève tôt et celui pour qui tous les jours sont dimanche, reçoivent le même salaire". Cette bourgeoise décomplexée veut en finir avec la lutte des classes, qui, selon elle, n'est "d'aucune utilité pour comprendre la société". Et quand elle proclame "cessons d'opposer les riches et les pauvres", elle affirme clairement son appartenance au camp des riches.
Le gouvernement et sa majorité pensent avoir trouvé une solution pour en "finir avec la lutte de classe", du moins dans la fonction publique, en remettant en cause le droit de grève à travers leur loi sur le "service minimum" dans les transports publics.
Dans la bouche des ministres et des députés de droite, le mot "service public" est presque un gros mot. Ils ne le conçoivent que comme trop "lourd", trop coûteux, et n'ont de cesse de le démanteler, de le réduire à une simple pompe à fric. Ils lui préfèrent l'entreprise privée et pour cela, organisent sa liquidation pour pouvoir le privatiser plus facilement.
La mobilisation du 31 juillet est une première étape dans la construction du rapport de force nécessaire pour faire reculer ce gouvernement et cette droite néolibérale de combat.
Sarkozy veut aller vite et loin et s'en prend à des secteurs de plus en plus larges de notre peuple.
Il veut faire croire que rien ne peut lui résister et prend pour exemple le ralliement de leaders du PS. Les sociaux-libéraux, en mal de postes ont choisi le camp du néolibéralisme, tel Strauss-Kahn. Celui-ci accepte son soutien pour briguer le poste de secrétaire général du FMI, l'institution internationale la plus honnie des peuples qui subissent chaque jour les conséquences de ses diktats.
Ce n'est évidemment pas de là que viendra l'opposition résolue à la politique de Sarkozy.
Cette opposition viendra du mouvement ouvrier et populaire. Non, madame Lagarde, la lutte de classe n'est pas dépassée, bien au contraire.
Nous sommes persuadés que l'opposition à cette politique au service exclusif des monopoles et des riches grandir. ; ensemble, travaillons à la faire converger, pour une véritable rupture avec le néolibéralisme.